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"Monsieur le Président, Madame la Haute représentante, chers collègues, apartheid, c'est le terme qui, au-delà du régime qu'il désigne, évoque la violence, des discriminations et des humiliations, et que le premier ministre indien de l'époque, Manmohan Singh, a choisi d'utiliser, en 2006, pour parler de la condition des intouchables de son pays. Dialogues politiques, négociations commerciales, stratégies et plans d'action en matière de droits de l'homme, sommets bilatéraux, réunions internationales, toutes les opportunités doivent être saisies et utilisées par l'Union européenne pour promouvoir les initiatives communes visant à éradiquer la discrimination fondée sur la caste. D'une discrimination à l'autre, comment terminer mon intervention sans évoquer nos propres responsabilités pour ce qui est de protéger et de faire valoir les droits des populations discriminées, voire ostracisées, sur le sol européen? Ceux des dalits, de la diaspora d'abord, la discrimination ignorant, elle, les frontières, mais aussi, et surtout, ceux de la communauté rom qui, dans nombre d'États membres, subit racisme, préjugés, discriminations, mises à l'écart de la vie économique et politique ainsi que des systèmes éducatifs et de santé. Oui, l'Union européenne doit engager avec les pays tiers des discussions franches et constructives pour mettre un terme à toutes les formes de discrimination, qui sont un frein au développement. Malgré ces déclarations choc, malgré l'abolition de l'intouchabilité par la constitution indienne – rédigée notamment par le leader intouchable, le docteur Ambedkar –, malgré les lois, 260 millions d'hommes et de femmes brisés subissent quotidiennement des atrocités commises en toute impunité. En Inde, de 2001 à 2005, trois femmes dalits étaient ainsi violées chaque jour. Un crime ou un délit contre un dalit se produisait toutes les dix-huit minutes. Bien que l'Inde et le Pakistan aient signé la Déclaration universelle des droits de l'homme, des millions de leurs citoyens ne peuvent se prévaloir des droits et libertés qu'elle proclame du simple fait de leur origine de naissance. Si la commission du développement, que je préside, a souhaité se saisir à nouveau de cette question, c'est que ces discriminations fondées sur la caste, en plus d'être humainement inacceptables et de contrevenir au droit international en matière de droits de l'homme, sont aussi un facteur structurel majeur de la pauvreté et des inégalités. Cet apartheid a des conséquences socio-économiques terribles: accès à la terre nié ou retiré, à des emplois décents refusé, exclusion des systèmes éducatifs et de santé, négation de leurs droits fondamentaux par les services de police et de justice quand ces derniers ne les violent pas purement et simplement. Seulement 10 % des femmes dalits reçoivent ainsi une éducation. Sortir de l'extrême pauvreté, dans ces conditions, est tout bonnement impossible. Et le nouveau statut de puissance émergente de l'Inde n'enraye pas ce phénomène, bien au contraire. L'écart entre les dalits et les non-dalits augmente depuis le début des années 90, consacrant ainsi l'échec des politiques de développement qui, trop souvent, ignorent le problème. Nulle volonté de jeter l'opprobre sur des pays qui, pour partie d'entre eux, ont mis en place des lois et des politiques de discrimination positive avec un succès malheureusement bien relatif. Il s'agit bien plutôt d'insister, au niveau européen, sur la nécessité de reconnaître des discriminations fondées sur les castes comme une forme distincte de discrimination ancrée dans le contexte social et religieux. C'est en les considérant comme un groupe bien défini que ces victimes de ségrégations fondées sur la caste pourront être mieux prises en compte dans le programme de développement de l'Union européenne. L'efficacité de l'aide ne pourra que s'en trouver renforcée. La cohérence des politiques extérieures avec la politique de développement nous impose non seulement d'évaluer l'incidence de ces groupes dans les accords de commerce ou d'investissement conclus par l'Union européenne mais, bien plus encore, d'y intégrer une clause relative aux discriminations fondées sur la caste. Les récents événements survenus au Bangladesh ne nous permettent plus à nous, Européens, de feindre l'ignorance. Des entreprises européennes participent, directement ou indirectement, à la servitude d'êtres humains coupables d'être simplement mal nés. Cela n'est pas supportable."@fr2
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