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"Monsieur le Président, je voudrais tout d'abord me féliciter de ce que la situation des droits de l'homme à Djibouti fasse enfin l'objet d'une résolution du Parlement européen. Pourtant, ce territoire qui a eu tant de mal à accéder à l'indépendance devrait faire l'objet de notre attention permanente, tant la situation y est catastrophique.
Il faut dire que, pour certains États membres, et donc pour l'Union elle-même, c'est un territoire stratégique. Trois bases militaires sont présentes sur son sol: une états-unienne, une japonaise et, bien sûr, une française – l'ancienne puissance coloniale –, sans même parler de puissants intérêts allemands.
J'avoue qu'en lisant, dans la résolution, que les bases militaires présentent, pour le territoire djiboutien, une rente pour le pays et lui assurent une croissance continue, mon sang n'a fait qu'un tour. Une rente pour qui? Pour la dictature au pouvoir et pour ses sbires? C'est sûr! Pour la population djiboutienne? Permettez-moi d'en douter.
C'est l'un des pays les plus pauvres du monde: 42 % de sa population vit dans une pauvreté extrême. Le taux d'analphabétisme est dramatique et touche d'abord les femmes. Pauvres femmes djiboutiennes, qui subissent massivement des mutilations génitales! D'après les ONG, 98 % des petites filles, aujourd'hui, sont excisées ou infibulées. Et, oui, elles sont violées, notamment par des membres de l'armée. Le chômage y est endémique et particulièrement chez les jeunes. Ces jeunes, ces femmes, sont à l'origine des mouvements de contestation qui touchent le pays.
Les élections de février 2013 ont pu représenter un espoir, et c'est le pari qu'a fait l'opposition démocratique en y participant pour la première fois depuis dix ans. Ces élections ont donné la victoire massive au parti au pouvoir. Les observateurs sur place n'ont rien vu. Pourtant, on peut avoir des doutes. Les résultats officiels pour chaque bureau de vote ne sont toujours pas connus. La clé des élections repose pourtant sur les résultats de la ville de Djibouti, où vivent les trois quarts de la population.
Depuis, la répression s'abat sur les opposants avec une rare violence. Le cas de Sahal Ali Youssouf, ce jeune homme de 24 ans décédé après avoir subi une nuit de tortures sauvages par la police, est emblématique. On peut aussi parler de Mohamed Ahmed dit Jabha, emprisonné depuis mai 2010, sans procès et sans soins. Et Daher Ahmed Farah, leader de l'opposition, qui a eu le courage de retourner dans son pays pour y mener la lutte démocratique, vient d'être emprisonné cette semaine.
Alors, oui, sortons de nos silences! Aidons les Djiboutiens à obtenir une solution pacifique! Exigeons la libération de tous les prisonniers politiques et la fin de la répression à leur égard."@fr2
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